mardi 24 mars 2009

La gauche jacobine essaie de prendre le contrôle de la culture bretonne pour mieux la détruire

Communique de presse

Source : Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l'Homme
Porte parole: Angèle Jacq
Publié le 23/03/09

LANDUDAL — Le mardi soir 10 mars à 20 h 30 des bénévoles sont venus des quatre coins de la Bretagne à Carhaix – invités par le Conseil Culturel de Bretagne actuel - afin d'examiner le premier texte qui leur soit soumis en vue de la création de la Chambre culturelle, prévue en session régionale du 27 février 2009. Texte « amendable et discutable » : heureusement, car à leurs yeux comme un lapin sorti du chapeau, ce texte annonçait la création d'un collège supplémentaire de 20 personnes représentant des organismes d'Etat, ce collège venant en sus de celui prévu, composé de personnalités qualifiées nommées par la Région. Il n'en avait jamais été question jusque là, lors des rencontres avec - le Conseil Culturel de Bretagne en juillet et - l'Institut Culturel de Bretagne, en septembre. - Ce soir-là, des remarques ont été faites et le texte amendé : c'est tout de même le moins quand il s'agit de culture bretonne portée par ces mêmes bénévoles depuis de si longues décennies. Mais trois jours plus tard, par coups de fil et autres mails de réseau, ces mêmes bénévoles apprennent que leur déplacement à Carhaix avait été vain : le texte n'était pas amendable ! Alors qu'il n'y avait eu aucune concertation pour son élaboration, celui-ci était bloqué. Puis, toujours selon le même mode - coups de fil et autres mails de réseau - il leur a été fait remarqué qu'elles n'avaient pas su le lire, que rien n'était aussi directif qu'elles se l'imaginaient… De qui se moque-t-on ?

Vers une chambre de notables

Certes quelques personnes « qualifiées », soigneusement triées sur le volet, ont été sondées ces derniers mois lors de discussions convenues entre la poire et le fromage. Mais de discussions sur un texte quel qu'il soit, aucune. Si seulement le collège supplémentaire proposé avait été celui de 20 salariés des associations culturelles, désignés par les salariés des différentes filières culturelles. Techniciens du quotidien culturel breton, ces représentants auraient apporté leurs savoirs pratiques, et rajeunis la moyenne d'âge des participants à cette Chambre. Un collège de ce type existe dans les chambres professionnelles. Eh non ! En une viscérale coercition jacobine, ces 20 postes sont offerts aux organismes d'Etat qui « œuvrent » en région Bretagne ! Entre autres les scènes nationales en Bretagne, les TV et radios d'Etat ! Etc… Pire, si cette structure passe en l'état, la Bretagne est assurée de disposer d'une chambre de notables à la botte du pouvoir en place, quel qu'il soit, et dotée d'un collège de têtes qui n'entendent qu'un son, « la voix de son maître » : l'Etat. Il est à craindre qu'il s'agira dans cette chambre, on ne peut plus convenue, uniquement de culture en Bretagne, et non celle promise aux associations culturelles, la culture de Bretagne qu'elles portent à bout de bras depuis si longtemps : l'esprit de la Charte culturelle de 1977 n'y sera plus.

Sans oublier l'absence basique de démocratie pour la désignation des délégués.

Peut-on imaginer à notre époque, la création - ou plutôt la nomination ex-cathedra - d'une telle chambre culturelle ? (voir documents joints)

On est tenté de faire le parallèle avec la Catalogne. Peut-on imaginer un seul instant, le président de la Généralitat faisant une telle proposition au monde culturel catalan d'aujourd'hui ? Il signerait sa mort politique… Or en Bretagne, aux premières régionales de ce millénaire, pour la première fois de son histoire, l'élément culturel fut déterminant dans le scrutin. Et il le demeure. ■

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