dimanche 30 novembre 2008

Le silence étrange du Télégramme

Après consultations, le Télégramme n'a publié aucun article sur la polémique lancée par le président français sur la réunification du territoire national de Breizh. Si cela se confirme, c'est que le Télégramme a cru bon de ne pas répercuter une polémique que ses amis politiques trouvent dérangeante. Et Dieu sait que le Télégramme est politiquement TRÈS correct.

Une façon de protéger les copains de la caste politico-technocratique ?

Lu sur ABP: la France en sortir c'est s'en sortir

PRIGENT Michel le Samedi 29 novembre 2008

Ainsi donc, N.Sarkozy, succédant à Fillon qui s'était fait conspuer mardi au congrès des maires de France, s'est adressé courageusement à un auditoire de Maires venus présenter leurs doléances et réclamant « une réforme urgente et ambitieuse de la fiscalité locale... »(Ouest France), c'est à dire, comme d'habitude, et à l'identique d'un syndicat de fonctionnaires, plus de financements de l'etat. Les réponses de Sarkozy, conscient de la nécessité récurrente de simplifier l'imbroglio et la pléthore de nos strates administratives, uniques en Europe, ne correspondent certainement pas aux attentes de nos élus locaux. D'ailleurs, André Laignel, PS, et secrétaire général de l'AMF a bien fait savoir que « On ne réforme pas la France contre les élus locaux, mais avec eux. » une façon de rappeler l'échec de De Gaulle au référendum de 1969. Il suffit de constater le silence assourdissant des partis politiques sur cette question pour être certain que les propositions de notre Président ne seront pas suivies d'effet. C'est que nos 520 000 élus représentent un lobby extrèmement puissant qui, et j'ai mis longtemps à l'admettre, semblent plus soucieux de leurs intérèts « corporatistes » que de celui de la bonne gestion du pays. Le « fer de lance » de cette capacité de résistance à tout changement institutionnel est sans conteste le cumul des mandats, une quasi exception en Europe et qui s'est généralisée sous la Vè République. En 1997, sur 577 députés, 322 sont maires, 223 conseillers généraux (dont 16 présidents), 71 conseillers régionaux (dont 6 présidents), 250 députés ont 2 mandats en plus de celui de député. En 1998, 91% des députés et 84% des sénateurs ont plusieurs mandats. Sous la 3è République, ils étaient 35,7% de « cumulards », sous la 4è: 42%, sous la 5è: de 64% à 74% entre 1958 et 1986. Depuis çà n'a cessé d'augmenter. Comment voulez- vous que les députés et sénateurs, quasiment tous cumulards votent pour la diminution, le dégraissement, voire la disparition des Communes, Départements, régions...qui sont les antichambres du pouvoir parlementaire !!! Nos politiques ne sont plus motivés par l'altruisme, l'idéal ou l'intérèt général, ils sont devenus des « professionels » qui, comme disait Sarkozy qui s'opposait à ce qu'ils soient représentés à la commission Balladur, sont « juges et parties ». D'ailleurs ils ne se privent pas d'améliorer le statut de leurs « régimes spéciaux »: 22 000 €/mois, 5 collaborateurs, retraite et « ANPE » sur mesure...pour les députés. Sauf, décret et peut-être référendum (risqué car le citoyen n'aime pas le changement et pense que plus il y a de structures, plus il est protégé), on peut-être certain qu'aucune réforme visant à réduire le « statut » des élus n'est possible. C'est d'ailleurs ce que dit, avec d'autres, sans ambiguité le Parti Breton: « La France n'est pas réformable. »

samedi 29 novembre 2008

Réunification: les cumulards paniquent et mentent

Les déclarations de Nicolas Sarkozy ont créé un torrent de réactions. Ouest France a mobilisé tout ce que les PDL comptent de jacobins cumulards et autres collectionneurs de prébendes technocratiques, sans évoquer les défenseurs de l'improbable "nation française".

Pays de la Loire
samedi 29 novembre 2008-Ouest France

Sarkozy et le devenir des Régions : nombreuses réactions

P. de Villiers : « Une Région Bretagne-Pays de Loire ». 

Le Président n'a pas exclu l'hypothèse d'une fusion des Régions sur la base du volontariat (Ouest-France d'hier). Il s'est aussi interrogé sur la place de Nantes : en Pays de la Loire ou en Bretagne ? Le débat ne laisse pas insensible les élus régionaux !

Jacques Auxiette, président PS de la Région, n'était pas joignable hier. Dans son entourage, on indique « qu'il y a des sujets bien plus graves à traiter que de perdre son temps dans des polémiques stériles ».

Jean-Claude Boulard, maire PS du Mans. « En 1981, déjà, on parlait d'un rattachement de Nantes à la Bretagne. Je pensais que c'était classé. Nous nous étions accoutumés aux Pays de la Loire. S'il faut changer, Le Mans se dirigerait plutôt vers Tours, pour une région Centre. Si c'est la condition pour garder les départements, je préfère. »

Philippe de Villiers, président MPF du conseil général de Vendée. « J'approuve les déclarations du Président de la République. Une grande Région Bretagne-Pays de la Loire sera à la bonne échelle pour traiter les grands dossiers d'avenir. D'autant que nous avons entre nous un lien commun : l'océan. Un or bleu insuffisamment exploité. »

Joël Batteux, maire PS de Saint-Nazaire. « L'hypothèse soulevée par le Président est une provocation, à deux ans des élections régionales. C'est une question surannée, sauf à envisager de réunir trois, voire quatre Régions. »

Jean Arthuis, sénateur et président Union centriste du conseil général de la Mayenne. « Le débat Nantes-Rennes est très passionnel. Pour la petite histoire, je rappelle qu'en 1972, la Mayenne avait voté son rattachement à la Bretagne... Tout cela est loin. D'ailleurs, pour aller à Nantes, beaucoup de Mayennais passent par Rennes. La fusion entre les Régions n'est pas le vrai débat. Parlons plutôt de l'empilement des compétences. Qui doit faire quoi ? »

Guillaume Garot, député et maire PS de Laval. « Cette annonce est une manoeuvre de diversion. Nicolas Sarkozy agite un chiffon rouge. Aujourd'hui, la question n° 1 des Français est celle du pouvoir d'achat et du chômage. Là est l'urgence, pas dans la fusion des Pays de la Loire et de la Bretagne. »

« Il veut casser les régions ! »

Jean-Claude Antonini, maire PS d'Angers. « Le Président, en raison du spectacle que donne le Parti socialiste, croit ne plus avoir d'opposition. Ces oppositions viennent des Régions qui sont presque toutes à gauche. Et là, il veut les casser ! Sans compter que les Pays de la Loire, sans la Loire-Atlantique, n'existent plus ! Cela ressemble à un charcutage électoraliste. »

Jean-Luc Harousseau, leader de l'opposition de droite à la Région. « Je dis non à la question dépassée du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Je dis par contre oui à une fusion des Pays de la Loire et de la Bretagne, pour avoir une visibilité à l'échelle européenne et atteindre la masse critique néce ssaire, au plan économique, de la recherche et de l'université. »

Pierre Régnault, maire PS de La Roche. « Il faut des Régions plus puissantes, un renforcement du pouvoir des agglomérations. Mais cette réflexion mérite du temps, pas des discours de tribune et des conclusions tirées avant même que les commissions travaillent. On sent bien, chez le Président, des arrière-pensées électorales à l'encontre de Régions qui dérangent. »

Christophe Béchu, président UMP du conseil général du Maine-et-Loire. « Les Pays de la Loire avec la Bretagne, est-ce que c'est la seule solution ? Imaginez qu'on éclate l'actuelle Région, que se passe-t-il ? Je trouve intéressante la réflexion à haute voix du Président. Et ceux qui pensent que c'est pour affaiblir des Régions pour la plupart à gauche, se trompent. »

« Le problème est bien réel ! »

Patrick Mareschal, président PS du conseil général de Loire-Atlantique. « Le fait que Nicolas Sarkozy évoque la question de la Loire-Atlantique et de la Bretagne montre que le problème est bien réel, et que le combat mené depuis plus de trente ans n'est pas passé inaperçu. Maintenant, il faut voir si ce n'est pas de la poudre aux yeux. »

Jean-Marc Ayrault, député et maire PS de Nantes. « M. Sarkozy aime les dérivatifs. Ce qui préoccupe les Français, ce ne sont pas les débats institutionnels, qui ne sont pas d'actualité, auxquels je n'entends pas participer. Mais les questions économiques et sociales, dont le Président ne parle pas beaucoup. »

Roland du Luart, président UMP du conseil général de la Sarthe. « Il est certain que l'on se dirige vers un redécoupage des Régions. Pierre Mauroy proposait dix à douze Régions, je trouve que l'idée est bonne. La Sarthe ne se sentait pas toujours très bien en Pays de la Loire. Elle pourrait se regrouper, par exemple, avec la Mayenne, le Maine-et-Loire, l'Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher, pour constituer une Région Centre-Ouest. »

Gaspard NORRITO

On résumera ainsi:

Le crypto-sarkozyste De Villiers soit disant partisan de la "Vieille France" ne semble pas du tout intéressé à l'idée d'une Bretagne réunie sur base historique. On aurait pu croire que le vendéen était attaché aux "provinces"...C'est oublié qu'il est surtout un technocrate jacobin, donc de gauche, qui sous les atours du conservatisme le plus niais est un épicier à la petite semaine qui a horreur des peuples faisant de l'ombre à l'inexistante nation française qui l'a fait vicomte et président de conseil général. Là ou Nicolas Sarkozy évoquait une possible réunification, celui ci y voit "le grand ouest" qui aurait une "visibilité". C'est vrai que "l'ouest" e Europe est perçu par tous de la même façon. Heureusement l'individu ne pèse rien.

Auxiette lui est tétanisé à l'idée de perdre ses hochets et autres biberons juteux. On le comprend. A sa rescousse viennent les Batteux et Ayrault qui par les bobards traditionnels de la classe politique, expliquent benoîtement que la réunification est un faux problème. Vu la gêne engendrée, il a surtout l'air d'être leur plus gros problème du moment...

Les autres tout aussi tenus par l'intérêt du gros pognon et du pouvoir au niveau local sont pris de panique et évoquent des excuses aussi bidon les unes que les autres. Notamment la masse critique: la Bretagne avec ses 4 millions d'habitants pèsent autant que l'Irlande et plus que le Pays de Galles et a une forte visibilité. Bien plus qu'un Ouest mou qui serait une production tehcnocratique de plus. 

Mais sur le fond leur réaction jacobine est naturelle, mais inutile: l'affaire ne concerne que les bretons du 44 et des autres départements et non les PDL, région fantomatique couteuse en propagande de légitimation. C'est cette perspective de disparition d'une entité administrative dont se nourrit une caste de politiciens professionnels et de technocrates qui sème la panique et suscite les oppositions mal argumentées.

Qu'importe nous avons le sentiment populaire pour nous et la dynamique. Mobilisons nous !

Réaction de 44 = BZH



Réactions aux déclarations de Sarkozy : pour une Bretagne unie, sans compromis PdL ni Grand Ouest

COMMUNIQUE
Source : 44=Breizh
Porte parole: Jonathan Guillaume
Publié le 29/11/08

NANTES/NAONED — Lors du Congres des maires de France, le chef de l'Etat français a abordé le thème de la réforme territoriale et de la refonte des régions, en évoquant la question de la partition de la Bretagne. Il aurait déclaré également hors médias « On me dit que la Loire-Atlantique est le cinquième département breton ! Faut-il alors maintenir Nantes comme capitale des Pays de la Loire ? », et rompant brusquement avec la pensée jacobine traditionnelle de l'État français, il aurait questionné « Est-il absolument nécessaire que toutes les régions françaises soient organisées de la même façon ?».

Tout d'abord, nous nous félicitons que la question de la partition soit abordée publiquement et sans discrimination par le président de la République, alors que les responsables UMP locaux ont toujours dénigré la question. Il y a encore quelques semaines J.-L. Harrousseau jugeait ce débat « sans importance » ; en 2003 la ministre Bachelot traitait, avec ironie et mépris, la Réunification de problème « folklorique », et nous connaissons tous l'avis du premier ministre Fillon sur la question.

Si les propos de Nicolas Sarkozy illustrent l'acharnement et le travail de Bretagne Réunie et des militants auprès des élus et des institutions, ils soulèvent cependant plus d'interrogations que de certitudes. En effet, il y a seulement un an, le futur président répondait de manière défavorable aux questions envoyées par Bretagne Réunie aux candidats à la présidentielle : que nous vaudrait donc ce retournement de situation ?

— S'agit-il d'une volonté de la part de l'État central d'engager enfin un processus d'unification territoriale de la Bretagne ? Rien n'est moins sûr quand on voit la position de l'UMP en Loire-Atlantique et alors que l'État n'a jamais souhaité répondre à ce processus quand il en avait la possibilité.

— S'agit-il de déstabiliser dans le discours, les collectivités territoriales opposées au chef de l'État, notamment en Bretagne, en jouant sur qui de l'UMP ou du PS aura les plus beaux habits régionalistes. Rappelons que l'UMP comme le PS ont déjà eu à maintes reprises la possibilité de réunifier la Bretagne. Est-ce pour Sarkozy une manière de lancer un pavé dans la marre pour voir ensuite les réactions ?

— S'agit-il encore d'aborder la proposition d'un Grand Ouest sans oser le dire ? Ou enfin, dernière possibilité, s'agit-il de calmer les ardeurs des militants de la Réunification ?


Malgré ces déclarations, le président ne nous renseigne pas sur la ou les formes que pourrait prendre le processus de modifications des limites territoriales. Il ne nous donne pas non plus une idée de la date à laquelle il interviendrait.

Pourtant, il ne peut ignorer le problème actuel que pose la partition dans l'application de la nouvelle réglementation sur les plaques d'immatriculation, tant 44=BREIZH et Bretagne Réunie ont multiplié les rencontres et courriers auprès de la préfecture, du cabinet de l'Élysée et du ministère de l'Intérieur.

De même ces déclarations sont-elles à prendre en compte à l'orée des élections régionales en 2010 ? Et sous quelle forme ? Car nous ne pourrons pas accepter un référendum sans être clairs sur la participation d'autres départements comme la Mayenne ou le Maine-et-Loire. Nous ne ferons pas confiance non plus à une consultation sans débat de fond qui, en proposant de choisir entre statu quo, Bretagne et Grand Ouest, ferait le jeu de la dernière proposition technocratique et antidémocratique.

Et puis, quelle valeur démocratique pourrait-on accorder à un référendum si la région PdL continue pendant ce temps sa propagande, si les instances médiatiques, sociales, sportives, etc... continuent à promouvoir le découpage dont elles dépendent, sans avoir prévu la possibilité de placer ce référendum sous le regard d'observateurs internationaux.

La loi actuelle ne prévoit pas de consultation dans ce cadre, et les propos de Sarkozy sont à dix mille lieues de prendre en compte la question sous ses aspects fondamentaux. Quoi qu'ait dit Sarkozy, les instances et les intervenants politiques sur la question, tout dans ses propos indique que notre combat pour l'unité doit continuer et s'intensifier. ■

Source ABP

vendredi 28 novembre 2008

Réunification: mobilisation générale pour que la réforme organise la réunification



COMMUNIQUE
Source : UMP Region Bretagne
Porte parole: Dominique De Legge
Publié le 28/11/08

RENNES/ROAZHON — « Nicolas Sarkozy a réitéré publiquement à l'occasion de l'assemblée des maires de France les propos qu'il avait tenus aux sénateurs UMP il y a quelques jours », confirme Dominique de Legge : « On me dit que la Loire-Atlantique est le cinquième département breton ! Faut-il alors maintenir Nantes comme capitale des Pays de la Loire ? ». Evoquée pour la première fois par un Président de la République, cette simple interrogation offre une chance historique à la réunification de la Bretagne que les conseillers régionaux UMP – Nouveau Centre appellent de leurs vœux depuis 1998.

« Faisant un lien entre le projet de réforme territoriale avec un nouveau vœu pour la réunification de la Bretagne, j'ai demandé au Président de la Région en séance il y a un mois, de prendre l'initiative d'un groupe de travail régional, interne ou inter-collectivités, chargé de réfléchir à des propositions bretonnes de réforme», rappelle Alix de la Bretesche. « A ma grande surprise, alors que lui-même l'avait demandé en son temps dans la perspective de l'acte II de la décentralisation, je me suis entendue répondre que le Conseil régional n'avait pas vocation à prendre une telle initiative vis-à-vis des autres collectivités bretonnes », poursuit la conseillère régionale Nouveau – Centre. « Au nom du groupe UMP-NC, je me réjouis que le Président de la République ait été un peu plus visionnaire et audacieux et je me permets de relancer publiquement mon invitation à Jean-Yves Le Drian», conclut l'élue d'Ille-et-Vilaine.

« J'espère que les socialistes ne se défileront pas dans ce débat comme ils l'ont fait pour la reconnaissance des langues régionales refusant de voter la dernière réforme constitutionnelle proposée par le chef de l'Etat», ajoute enfin Françoise Louarn. La conseillère régionale UMP du Finistère « souhaite que la majorité régionale, dans son souci permanent d'opposition à Nicolas Sarkozy, ne contribue pas à faire se refermer la porte ouverte au Congrès des maires». ■

Source ABP

Ces déclarations du Président Français sont une occasion unique qui ne se renouvellera pas.Nicolas Sarkozy est coutumier de déclarations impulsives qui ne signifient pas obligatoirement qu'elles soient suivies d'effets. Cependant durant son discours, le président français a marqué la déclaration au sujet de la Bretagne d'une phrase éclairante: "Et la barbe si...". Si quoi ? Eh bien si "l'on" est pas content partout, dans toutes les administrations de la délcaration qu'il s'apprête à faire. Nicolas Sarkozy connaît l'enjeu et les mécaniques pesantes de la technocratie françaises, des enjeux de pouvoir, etc. A cet instant il sait que ce qu'il va dire va avoir des répercussions importantes au niveau régional. Alors pourquoi l'avoir fait ? Parce que le président veut faire avancer sa réforme globale et que pour ce faire, il doit trouver des moyens d'attirer à lui des sympathies pour mieux contrer le front des conservateurs. Et dans l'ouest, pour faire sa réforme, il sait que la réunification est le moyen de paralyser la gauche qui milite pour cela depuis longtemps. Etant au pouvoir localement, il la met au pied du mur et la force soit à le soutenir soit à se désavouer pour des querelles partisanes. Nicolas Sarkozy tente ainsi de susciter la division sur un dossier ou ces pires ennemis sont l'ossature même de l'état. De plus Marc Le Fur lui a très certainement bien expliquer que pour reconquérir la région Bretagne aux prochaines régionales, faire de la surenchère régionaliste était une condition sine qua none tant Le Drian en joue et laisse la droite sans supplément d'âme dans une région à "forte identité" comme l'on dit. L'opération Sarkozy a visé exactement dans les mêmes termes la Normandie: il fait un appel direct aux sensibilités régionales pour que les acteurs d'évolutions structurelles viennent le soutenir sur un dossier délicat ou d'autres s'apprêtent à défendre âprement leurs prébendes.

 Pour les militants de la réunification, il devient ainsi essentiel d'organiser des actions de lobbying en relation avec la réforme actuellement à l'étude; En d'autres termes, maintenant que concrètement une ouverture existe dans le discours politique officiel, il faut faire pression sur le gouvernement par nos moyens associatifs. Un slogan doit devenir celui des militants "Réforme = réunification !".

Nous invitons Bretagne réunie, 44 = Breizh et toutes les organisations patriotiques à faire pression en ce sens en effectuant clairement ce lien: la réforme en cours doit inclure la réunification de la Bretagne.

Des signaux positifs doivent être envoyés aux élus UMP sur cette question: ce qui compte n'est pas l'étiquette politique mais le résultat concret. Nous savons l'accord qui existe entre Patrick Mareschal et Jean Yves Le Drian sur ce dossier. Une configuration qui n'a jamais été aussi positive: un président ouvert à une réunification avec deux dirigeants des entités administratives concernés qui ont fait savoir leur désir de voir cette réunification advenir. Il y aura nécessairement des hostilités notamment de la part du camp ligérien, qui n'est qu'une coterie de technocrates sans grande passion: elle ne défend que les strapontins auxquels elle s'accroche. Mais c'est bien tout. 

Nous savons que c'est au printemps 2009 que la commission doit rendre son rapport. Une grande manifestation pour la réunification, et pour cela seulement, doit advenir avant que ce rapport soit rendu, au mieux 1 mois avant. Ce qui nous mènerait au mois de mars. C'est en effet durant les consultations générales, à l'instar de ce qui s'est fait contre la disparition de l'unité judiciaire de la Bretagne, qu'un rassemblement a pu faire pencher la balance dans le camp patriotique. 

Pour les associations concernées, l'échéancier est désormais clair: encourager les élus UMP dans cette voie, notamment Monsieur De Legge, organiser des actions répétées appelant la réforme à réunifier la Bretagne, et enfin mobiliser la masse la plus importante de sympathisants pour que cette volonté soit bien perçue par le gouvernement et surtout la présidence française. Une montée en puissance démarrant dès à présent, se renforçant après les fêtes pour culminer en mars-avril jusqu'à la publication du rapport.

En cas d'hésitations ou d'atermoiements, une nouvelle manifestation doit mobiliser.

La gauche régionale ne pourra pas éviter de prendre part à ce débat en poussant à la roue, car les élections régionales approchent et Le Drian cherchera à marquer sa présence dans un débat qui a beaucoup de visibilité et qui est une partie de sa profession de foi des élections précédentes: il ne pourra pas rester passif dans ce débat et laisser l'opposition avoir l'initiative sur cette question qui enflamme la sensibilité bretonne.

Pour la première fois depuis 67 ans, un dirigeant français raisonne pragmatiquement et non idéologiquement et est prêt à faire bouger les lignes. Sachons encourager ce changement et le soutenir de toutes nos forces. Une dynamique ne manquera pas d'advenir.

Rédaction de War Sav Breizh 

jeudi 27 novembre 2008

An Alarc'h: chant national !

Breton, défend ta patrie !

Denez Riou, prisonnier politique persécuté



LBDH. Le cas de Denis Riou, une illustration concrète des observations du commissaire européen aux droits de l'homme sur les prisons françaises

COMMUNIQUE
Source : Ligue Bretonne des droits de l'Homme
Porte parole: Michel Herjean
Publié le 27/11/08
LORIENT/AN ORIANT — Dans le rapport rendu public le jeudi 20 novembre 2008, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Thomas Hammarberg, dénonce les conditions de vie inacceptables de nombreux détenus dans les prisons françaises. « Le commissaire appelle instamment les autorités françaises à y répondre immédiatement. Le rapport se base sur les constatations réalisées par le Commissaire lors de sa visite en France fin mai 2008 dans le cadre des activités d'évaluation des engagements en matière de droits de l'homme de tous les États membres du Conseil de l'Europe. »

« Le rapport »

On y découvre à la page 14, le chapitre (III 3,3, a) qui est consacré à la santé dans les prisons et s'intitule : La prise en charge médicale des personnes détenues.

a. L'accès aux soins

(44). La question de l'accès aux soins constitue un autre sujet de préoccupation. Depuis la loi de 1994, la prise en charge des détenus est confiée au secteur hospitalier afin d'assurer en prison une qualité et une continuité de soins équivalents à ceux offerts à l'ensemble de la population.

(45). Selon la société civile, la mise en œuvre de cette loi a permis l'amélioration générale de la prise en charge des détenus malades. Néanmoins, des progrès restent à faire en matière d'accès à des consultations de spécialistes ou de continuité des soins à la sortie de prison notamment. Les conditions de consultation des détenus à l'hôpital sont rendues difficiles principalement en raison du port des menottes et de la présence quasi permanente du personnel pénitentiaire. « Le Commissaire avait pourtant dénoncé ces pratiques dans son rapport de 2006 ». Il avait également soulevé le problème des annulations de consultations et d'hospitalisations à l'extérieur en raison du manque de personnel pour assurer le transfert….

(46). « Dans le même sens, la question de la permanence des soins le week-end et la nuit a été évoquée. Il apparaît qu'ils ne soient pas pleinement garantis en raison de l'absence de soignants disponibles voire du refus des surveillants d'alerter les services compétents, en fonction de leur propre évaluation de l'urgence. Le Commissaire invite les autorités françaises à assurer la continuité des soins et à éviter que des détenus ne se retrouvent sans soins appropriés pendant une durée prolongée. »


Des conclusions que nous approuvons bien évidement à la LBDH, d'autant plus que le cas d'un de nos compatriotes Denis Riou, prisonnier politique breton incarcéré à Ploemeur, rentre dans le cadre des critiques et recommandations du commissaire européen.

Depuis le 15 septembre 2008 où nous avons alerté l'opinion publique sur sa situation [Voir le site] son état de santé ne s'est pas amélioré. Le suivi de son traitement médical ne peut être que difficilement et partiellement effectué en milieu carcéral.

Dans ces conditions, les risques de récidive d'ischémie du myocarde voire d'infarctus restent toujours réels.

Au cours de sa visite en France, le Commissaire a rencontré les ministres français de la Justice, de l'Immigration, du Logement et de la Ville, la plupart des institutions nationales chargées de la protection des droits de l'homme et des représentants de la société civile.

Outre le manque de respect des droits de l'homme dans les prisons, le commissaire européen critique entre autres les problèmes de la justice juvénile en France, ceux de l'asile et de l'immigration, ceux de la protection des Roms et des Gens du voyage ainsi que la loi sur la rétention de sûreté. Un vaste chantier en vue pour Madame Rachida Dati !

Pour la LBDH, M. Herjean ■

Source ABP

Le jacobinisme ne fait plus recette

COMMUNIQUE
Source : OMEB
Porte parole: Gilles Delahaye
Publié le 27/11/08

RENNES/ROAZHON — Le départ de Didier Pillet de Ouest France est un peu comme le départ de Patrick Poivre d'Arvor de TF1. Un recul, voire un échec grave. Les chiffres mirobolants prennent aussi la poudre d'escampette comme l'audimat ou le nombre de visites du site. Une des erreurs classiques des grands groupes est de croire que personne n'est irremplaçable et que ce ne sont pas les hommes qui font et défont des entreprises mais les placements en bourse, les opérations financières et l'acquisition des concurrents ou d'amis biens placés dans les cercles du pouvoir.

Didier Pillet avait su attirer sur le blog de la rédaction du journal toutes les opinions, y compris celles des autonomistes ou les défenseurs des droits des pères ou des enfants. Il ne censurait pas. Il passait tout ce qui était écrit en français correct et dans le respect de l'opinion d'autrui.

Depuis son départ, le blog est au point mort. Le dernier fil lancé par Jean Lallouet, son pâle successeur, [Voir le site] remonte au 21 septembre avec un sujet aussi désuet et usé que le bac et l'Éducation nationale alors que le monde et la France sont aux prises avec des crises environnementales, économiques et politiques en bordure de la masse critique. Des révolutions technologiques sont aussi en train de bouleverser la donne de tous les pouvoirs. Finalement, l'intelligence collective est partie autre part. Sous d'autres blogs. Le grand journal ne méritait sans doute pas d'être une des branches qui donnent de tels fruits. ■

mercredi 26 novembre 2008

Oser la Nation bretonne

Un débat très intéressant diffusé par les caméras d'Agence Bretagne Presse, qui fait sous la direction de Philippe Argouach un travail à la fois important et crucial dont la qualité s'améliore au fil du temps, ou des acteurs et intellectuels bretons évoquent la Bretagne du 21ème siècle.

On regrette qu'il faille la fin du débat pour qu'un assistant pose la seule question essentielle: "L'avenir de la Bretagne ne passe t'il pas par un pouvoir politique breton ?". La vidéo coupe malheureusement.

Le débat effleure sans cesse cette question sans jamais oser l'évoquer clairement. Tantôt il est question de "communauté", "d'identité", de "diaspora", de "projet", de génie social breton "particulier", mais jamais le débat n'est posé froidement: à l'heure ou le Pays de Galles et l'Ecosse ou la Catalogne émerge comme nations dynamiques, pourquoi la Bretagne ne s'affirme t"elle pas comme telle et pourquoi ne s'organise t'elle pas pour établir un pouvoir autonome ?

On sent une gêne, une peur. Et c'est tout le problème. Le breton quoiqu'il en dise, a toujours honte de lui et est trop modeste. Pire, il doute de lui et de son droit à exister comme breton. Le breton contourne le problème, vire-volte. Il botte en touche. Des évocations ici et là, il revient au cadre français comme une balise rassurante qui l'empêche de se noyer. Parle t'on de Bretagne ? Aussitôt on préfère partir sur des remarques d'ordre générale: pour ce qui est de la Bretagne, de Breizh, le concret est impossible pour un breton.  

C'est notre responsabilité que de dépasser ce cap du breton honteux pour passer à celui du breton affirmé et conquérant. Cela suppose de dire les choses comme elles sont et de se définir breton, et naturellement européen. 

On sent dans les interventions ce fatalisme breton d'origine chrétienne si insupportable. "C'est comme ça" ont envie de dire les intervenants. "Il faut faire avec". Et bien non. Soit on veut être acteur et on pose les problèmes et on propose des solutions dans une optique bretonne, breizhad, soit on ne le fait pas et alors on ne parle pas de Breizh.

Il y a une révolution des concepts à faire. La conquête des esprits. Soyons Gramsciste: le pouvoir c'est d'abord de s'emparer des coeurs et des âmes. Le terme de nation bretonne doit être désormais indépassable et lié par des chaînes d'acier à celui d'état breton. Nous voulons un état breton pour que la nation bretonne soit maîtresse de son destin. 

La crise actuelle n'est pas une crise anecdotique. C'est la fin de la civilisation occidentale dans sa phase de domination absolue. C'est la fin de la période entamée avec la renaissance. Un retour aux valeurs fondamentales, permanentes de l'humanité s'annonce. Les grandes vérités révélées, les grandes idéologies ayant prétendu créer un homme nouveau débarrasée des lois de la nature, par le marché ou le collectivisme, mais toujours au dessus des peuples et de leurs appartenances, sont moribondes. La Tradition est de retour et par conséquent, l'idée de peuple et de culture, l'idée aussi de libertés concrètes. Et pour Breizh les libertés concrètes qui permettront d'avoir des solutions à notre mesure, en conformité avec notre âme, sous entendent l'indépendance certainement, l'autonomie obligatoirement. De gré ou de force.

On perd beaucoup de temps dans des débats protocolaires. Du blanc et du noir, cela suffit amplement pour nos questions. Le problème est simple, c'est nous qui sommes compliqués, peureux. Nous n'avons pas à mégoter sur nos droits fondamentaux ni sur nos responsabilités vis à vis de nos ancêtres et de nos enfants. On a pas à être "breton à l'occasion", on a pas à être breton "à demi". C'est une charge: on la déserte ou on l'assume. Si l'on a le courage de s'atteler à en prendre sa part, alors cela doit être fait sans ambiguïtés. L'état français lui n'est pas ambigu: son programme pour nous est la destruction, pratiquée avec rigueur depuis 5 siècles et même plus. La nôtre, si nous voulons être dignes de notre droit à la vie doit être à l'exact opposé: conquérir notre liberté et notre prospérité avec une affirmation similaire à celle des corses, des basques, des catalans, des écossais, des flamands ou des gallois. Si l'on ose pas être ce que l'on est pourquoi espérer secrètement dans sa chambre qu'un miracle va advenir ? Rien n'arrive pas miracle: "Aides toi, le ciel t'aidera".

Le slogan national doit devenir: "Problème français ? Solution bretonne !". Sans chici, sans hésitations. Pour une fois un révolutionnaire français a des conseils à nous donner, nous bretons: "De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace".

Houarneg Ar Meur

Signez la pétition contre le pillage des travailleurs bretons par l'état français


SAINT-BRIEUC/SANT BRIEG — IMPORTANT & URGENT

CELA VOUS CONCERNE !

APPEL A SIGNER ET A FAIRE SIGNER LA PETITION

(texte et précisions en ligne sur le site)

Contre l'écotaxe poids lourds en Bretagne

LA BRETAGNE UNE CIBLE PRIVILEGIEE

Alors que les Bretons approuvent dans l'ensemble le Grenelle de l'environnement la loi qui sera présentée en deuxième lecture au Sénat le 28 novembre prochain fait peser une menace aux conséquences désastreuses, sur l'économie, les entreprises et l'emploi de la Bretagne. Sur son avenir même.

En effet, le transport routier breton sera proportionnellement plus largement touché que celui des autres régions : 12 000 kilomètres de routes sont concernés en France dont 2 000 en Bretagne ! Les simulations montrent que la Bretagne devrait contribuer à hauteur de 15 %, soit 150 millions d'euros alors que la Bretagne ne représente que 5 % du PIB national.

Tous les Bretons sont concernés !

chefs d'entreprises, artisans, commerçants, agriculteurs élus, conseillers régionaux, généraux, maires syndicats professionnels et de salariés, salariés, fonctionnaires membres d'associations retraités

Merci de faire circuler l'information auprès de vos amis !

Gérard GAUTIER ancien conseiller régional de Bretagne. Téléphone 02.96.33.50.34 ■

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Attaque de l'état français contre l'économie bretonne

LETTRE OUVERTE

Source : Blanc C Exprimé
Porte parole: Gérard Gautier
Publié le 24/11/08
SAINT-BRIEUC/SANT BRIEG — Monsieur Nicolas Sarkozy
Président de la République 
Palais de l'Élysée 
55 rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris

Monsieur le Président,

A la fin du mois de septembre 2007, je vous avais remercié de la réponse que vous aviez faite, par le truchement de votre directeur de cabinet Monsieur Cédric Goubet, à mon envoi concernant les propos qui vous avaient été prêtés dans le livre de Madame Yasmina Réza au sujet des Bretons. Cela se situait au moment où était mise en discussion la réforme de la Carte judiciaire. Je m'étais permis d'attirer votre attention sur un point qui était de nature à porter atteinte à la crédibilité même de vos propos et, par voie de conséquences à votre Autorité personnelle.

Il y avait, me semble-t-il, en effet une contradiction avec la déclaration qui m'était faite et dont j'avais pris acte : « Monsieur Nicolas Sarkozy a beaucoup de respect pour la Bretagne et les Bretons. Il l'a montré une nouvelle fois en se rendant aux obsèques de Monsieur Bernard Jobard dans le Finistère » et la volonté exprimée dans le dit projet de réforme « de détacher de la Cour d'Appel de Rennes les deux tribunaux de Grande Instance de Nantes et de Saint-Nazaire et de les placer sous la juridiction de la Cour d'Appel d'Angers. »

Comme tous les Bretons je me suis félicité des décisions qui, ensuite ont été prises. Le contraire n'aurait fait qu'ajouter à l'iniquité et aux discriminations que subit la Bretagne depuis le décret du gouvernement de Vichy du 30 juin 1941.

Or aujourd'hui, alors que les Bretons approuvent dans l'ensemble le Grenelle de l'environnement une menace, avec l'écotaxe poids lourds, peut-être plus importante encore quant à ses conséquences désastreuses, plane à nouveau, sur l'économie, les entreprises et l'emploi de la Bretagne. Sur son avenir même.

Ce qui donne le sentiment que nous sommes en présence d'une attaque frontale des intérêts de la Bretagne est le fait que les dispositions envisagées semblent être la reprise d'une volonté déjà exprimée en 1995, contre laquelle je m'étais élevé, lorsque la direction nationale des routes s'est déplacée à Saint-Brieuc pour présenter, en compagnie du Préfet de Région, le projet de «mise aux normes auto-routières de la R.N. 12 et de la RN 165.»

La manœuvre a été reconduite en 2003 lorsqu'il a été question de décider du péage sur les voies express. Or si Kofi Yamgnagne est chez lui par la Bretagne, les Bretons ne veulent pas de Cofiroute !

La carte jointe ( ) démontre en effet que le réseau des voies express en cause se situe, à quelques exceptions prés, exclusivement… en Bretagne qui ne veut pas être le jeu de spéculations que vous-même dénoncez !

Ce réseau est en effet né à l'initiative du CELIB (initiateurs également de la décentralisation en France), de la volonté des Bretons qui ont pris leur destin en mains et de l'engagement historique à Quimper, en 1969, du Général de Gaulle. Les contribuables bretons et leurs institutions ont largement contribué à sa réalisation.

Il est bon de rappeler que l'État, sans cesse en mal de ressources, a toujours eu beaucoup de mal à tenir ses engagements concernant le financement du Plan routier breton, d'où les retards mis dans la réalisation de la R.N.164 par exemple. Il s'est pourtant offert en 2000, le «luxe souverain» de détourner 12 MF de crédits destinés à la Bretagne et cela au bénéfice de la Région… Ile-de-France ! ( Le Télégramme 1er février 2001). Le transport par autoroute n'est pas, on le sait, concerné par la loi.

Ce qui fait que le transport routier breton sera proportionnellement plus largement touché que celui des autres régions : 12 000 kilomètres de routes sont concernés en France dont 2 000 en Bretagne ! Les simulations montrent que la Bretagne devrait contribuer à hauteur de 15 %, soit 150 millions d'euros alors que la Bretagne ne représente que 5 % du PIB national.

La Bretagne serait ainsi la première région contributrice. Cela alors que le transport routier réalisé en Bretagne en intra-régional représente environ 67 % du trafic total.

Le premier secteur économique touché de plein fouet sera celui de l'agro-alimentaire. Mais cela touchera en fait tous les secteurs d'activité avec une incidence immédiate sur l'emploi et le pouvoir d'achat des Bretons. Ce qui serait contradictoire avec vos propres engagements de campagne. Tous les éléments du dossier sont connus des conseillers techniques de votre cabinet qui ont reçu une délégation bretonne le 8 octobre dernier.

La Bretagne est, vous le savez, une « péninsule » éligible à une discrimination positive ! Il appartient à un État respectueux des citoyens, de tenir compte des spécificités de ses territoires. Or les parlementaires viennent, en première lecture, de dire NON à la spécificité bretonne ! Cela en rejetant, l'amendement présenté par le député Marc Le Fur avec le soutien de l'ensemble des députés bretons.

Il prévoyait que « les transports de marchandises à température dirigée ne fassent pas l'objet d'une taxation », du fait que « Le projet d'écotaxe issu du Grenelle visait à favoriser les arbitrages des chargeurs en faveur du transport ferroviaire. Le transport ferroviaire est inopérant pour le transport à température dirigée. Dès lors, ce dernier ne peut se faire que par route ».

Cet amendement n'est que simple cohérence, que simple équité. En aucun cas une démarche née d'un quelconque corporatisme ou une volonté de maintien d'un privilège.

Les Bretons ne comprendraient pas que la non-prise en compte de leur juste demande amène à voir leur Région mise en état de désuétude. La Bretagne a beaucoup donné et toute atteinte qui lui sera portée sera préjudiciable, en terme de retombées négatives, à toute l'économie française.

Les Bretons veulent une Bretagne forte, dans une France forte dans une Europe forte !

Les Bretons sont légalistes et respectueux de la Démocratie, de la République. Ils ne comprendraient pas ce qui leur apparaîtrait comme un nouveau déni de Justice à leur égard. Ils seraient en droit de se considérer, à juste titre, humiliés.

Or il me souvient des propos tenus, en 2004, par le président Jacques Chirac lors de la Journée de l'Europe qu'il avait célébrée en compagnie du Premier ministre britannique : «Chaque fois que vous humiliez, d'une façon ou d'une autre, vous créez des réflexes d'agressivité.»

Or on sait où mènent parfois les réflexes d'agressivité contre l'injustice subie.

Pour toutes ces raisons, j'en appelle, de manière solennelle, de votre Haute Autorité, au nom du respect que vous dites porter aux Bretons et à la Bretagne, pour que vous mettiez tout en action à seule fin que « l'amendement LE FUR » reflet de la volonté de tous les Bretons, soit intégré dans la loi qui sera votée par les sénateurs le 28 novembre prochain et ensuite par l'Assemblée nationale.

En Bretagne aussi l'on sait dire « Yes we can ! », « « Ya gallout a reomp ! » », « Oui nous le pouvons ! »

Ne soyez pas le Président dont on dira « Il a été le fossoyeur de la Bretagne ! »

Je vous assure, Monsieur le Président, de l'expression de ma haute considération.

Gérard GAUTIER 
Ancien conseiller régional de Bretagne 
Saint-Brieuc le 18 novembre 2008

* La carte figure sur le site ABP « Ecotaxe »Mobilisation générale".

NDLA - À noter qu'il était demandé au Président d'agir pour amender la loi. À la lumière des dernières évolutions il appartient aux Bretons de demander le simple respect de la parole du général de Gaulle. Donc de dire NON à l'Ecotaxe Poids lourds en Bretagne. ■