dimanche 30 novembre 2008

Lu sur ABP: la France en sortir c'est s'en sortir

PRIGENT Michel le Samedi 29 novembre 2008

Ainsi donc, N.Sarkozy, succédant à Fillon qui s'était fait conspuer mardi au congrès des maires de France, s'est adressé courageusement à un auditoire de Maires venus présenter leurs doléances et réclamant « une réforme urgente et ambitieuse de la fiscalité locale... »(Ouest France), c'est à dire, comme d'habitude, et à l'identique d'un syndicat de fonctionnaires, plus de financements de l'etat. Les réponses de Sarkozy, conscient de la nécessité récurrente de simplifier l'imbroglio et la pléthore de nos strates administratives, uniques en Europe, ne correspondent certainement pas aux attentes de nos élus locaux. D'ailleurs, André Laignel, PS, et secrétaire général de l'AMF a bien fait savoir que « On ne réforme pas la France contre les élus locaux, mais avec eux. » une façon de rappeler l'échec de De Gaulle au référendum de 1969. Il suffit de constater le silence assourdissant des partis politiques sur cette question pour être certain que les propositions de notre Président ne seront pas suivies d'effet. C'est que nos 520 000 élus représentent un lobby extrèmement puissant qui, et j'ai mis longtemps à l'admettre, semblent plus soucieux de leurs intérèts « corporatistes » que de celui de la bonne gestion du pays. Le « fer de lance » de cette capacité de résistance à tout changement institutionnel est sans conteste le cumul des mandats, une quasi exception en Europe et qui s'est généralisée sous la Vè République. En 1997, sur 577 députés, 322 sont maires, 223 conseillers généraux (dont 16 présidents), 71 conseillers régionaux (dont 6 présidents), 250 députés ont 2 mandats en plus de celui de député. En 1998, 91% des députés et 84% des sénateurs ont plusieurs mandats. Sous la 3è République, ils étaient 35,7% de « cumulards », sous la 4è: 42%, sous la 5è: de 64% à 74% entre 1958 et 1986. Depuis çà n'a cessé d'augmenter. Comment voulez- vous que les députés et sénateurs, quasiment tous cumulards votent pour la diminution, le dégraissement, voire la disparition des Communes, Départements, régions...qui sont les antichambres du pouvoir parlementaire !!! Nos politiques ne sont plus motivés par l'altruisme, l'idéal ou l'intérèt général, ils sont devenus des « professionels » qui, comme disait Sarkozy qui s'opposait à ce qu'ils soient représentés à la commission Balladur, sont « juges et parties ». D'ailleurs ils ne se privent pas d'améliorer le statut de leurs « régimes spéciaux »: 22 000 €/mois, 5 collaborateurs, retraite et « ANPE » sur mesure...pour les députés. Sauf, décret et peut-être référendum (risqué car le citoyen n'aime pas le changement et pense que plus il y a de structures, plus il est protégé), on peut-être certain qu'aucune réforme visant à réduire le « statut » des élus n'est possible. C'est d'ailleurs ce que dit, avec d'autres, sans ambiguité le Parti Breton: « La France n'est pas réformable. »

Aucun commentaire: