mercredi 4 février 2009

Mais où sont les postiers d'antan ?

CHRONIQUE
Source : dihunomp
Porte parole: Paul Chérel
Publié le 3/02/09

CHOISIR — Mais où sont les postiers d'antan ? La Poste, ce service public que le monde entier nous enviait, paraît-il, vient d'entrer, croit-elle, dans la modernité du XXIe siècle en s'équipant de logiciels ultra performants qui trient le courrier à une vitesse supersonique dans des “centres de tri” qui, comme le nom l'indique sont “centralisés” et dont la supériorité sur le bon vieux système de compostage qui permettait à chacun de savoir d'où provenait le courrier qu'il recevait, est le parfait anonymat d'un numéro.

Mais cet immense “progrès” destiné, nous dit-on, à une plus grande rapidité, dans l'acheminement du courrier, donne naissance à un sérieux “problème” car les logiciels, acquis probablement au rabais, ne savent lire que le bon français tel qu'enseigné à l'école républicaine et défendu, bec et ongles par l'Académie Française. Un rien les arrête. Le c'h de Gommenec'h (22290), de Penmarc'h (29760) ou celui de Crac'h (56950), le ñ de Fañch ou la simple mention Aotrou ou Itron devant un nom, bloque tout le système. Devant un tel “cataclysme”, la Poste vient de demander à tous les maires de Bretagne bretonnante de franciser les noms des villages et lieux-dits de leurs communes, ainsi que ceux des rues de leur bourg car ils rendent difficile le travail des postiers. Comme on le voit, on n'a pas peur du ridicule à La Poste.

Toujours est-il que cette ineptie a causé un vif émoi chez les Bretons. Certains ont voulu saisir le Conseil régional, comme si ce Conseil avait un quelconque pouvoir contre une Administration, d'autres ont écrit à un certain Yves Amiard, directeur de la Poste en région bretonnante par qui, semble-t-il, tout est arrivé, d'autres ont eu une meilleure idée, c'est de saisir l'Union européenne pour dénoncer cette imbécillité qui va à l'encontre de ses projets d'internationalisation des services postaux. Et ceci intervient précisément au moment où la France vient d'incorporer les langues régionales dans son patrimoine (art. 75 de sa Constitution).

Mais où sont les postiers d'antan qui ne s'arrêtaient pas à de telles gamineries et mettaient un point d'honneur à délivrer le courrier le plus consciencieusement possible ? François Villonnec (alias François Villon, le poète disparu) suite de son article : Inculture

A l'appui du texte que nous a fait parvenir notre ami François Villonnec, publié en page une de la présente édition, nous voudrions suggérer à “la Poste franchouillarde” qu'au moment d'introduire dans ses logiciels, le “c'h” breton - qui est, rappelons-le lui, une seule et même lettre dans l'alphabet breton - en plus du “ñ” breton et espagnol, elle n'oublie pas, si elle veut rester dans le coup de l'Europe, d'introduire aussi le “o” barré”, le petit “°” sur les a, scandinaves, le “sz” et les trémas sur les o, a, et u allemands, ni les cédilles, accents circonflexes à l'envers, etc. apparaissant chez nos amis tchèques, croates ou turcs sur des s, des c, ou encore des g.

Mais nous n'irons pas jusqu'au cyrillique, ce serait trop lui demander à la “pauvre”.

Paul Chérel. Articles publiés dans le N° 16 de « l'Heure du réveil - Dihunomp » ■

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