mercredi 6 août 2008

Les bretons sont des mort-vivants

Lu sur l'Agence Bretagne Presse:

"Et la Bretagne ? « Elle est un exemple pour la mise en valeur des traditions musicales et aussi des danses, cette transmission a été un succès et l'on a beaucoup à apprendre là-dessus ; pour la langue, là c'est la Bretagne qui est à la traîne et aussi pour la création audiovisuelle ; c'est là le grand danger pour la langue bretonne et la Bretagne. C'est aux Bretons de se remuer ! »."

Aneurin Karadog, artiste gallois et breton, au festival interceltique de Lorient.

Ce que personne ne dit et qui est pourtant la chose la plus évidente c'est que le peuple breton n'a tout simplement pas envie de survivre et qu'il se laisse mourir, victime au demeurant de mille poisons aussi divers que variés mais dont la source est à rechercher du côté de Paris.

Car personne n'empêche les bretons de financer leurs écoles Diwan, de "mettre la main à la poche", ou encore d'apprendre cette langue tout simplement. Ils ont aussi toute lattitude pour faire pression sur des organisations publiques ou politiques pour faire de la culture bretonne un enjeu de société. Mais les bretons sont aujourd'hui profondément suicidaires: ils implorent leur propre disparition au rythme de la francisation débilitante rendue possible par une tyrannie jacobine qui confine au lavage de cerveau.

Oui la République Française est un obstacle à la liberté bretonne. Mais c'est là une des raisons et non l'unique. Les bretons doivent retenir une leçon de l'histoire: ce qui ne se bat pas pour la survie meurt sans autre forme de procès. Il ne servira à rien alors de se cacher derrière des excuses ou des demi-mesures symboliques, comme c'est déjà le cas. 

Et le premier des responsables, c'est l'Emsav et ses cadres, qui passent leur temps à copier les lubies idéologiques françaises, faisant des mondanités verbeuses l'alpha et l'omega de leur vocation. Tous admettent bien qu'ils s'en défendent la logique de la mendicité, produisant des communiqués aussi inaudibles que dérisoires. Ils tonnent sur la réunification, la langue ou l'émancipation politique. Mais sitôt l'ordinateur éteint, ils vont tranquillement à leurs cuisines, à leurs épouses ou à leurs hobbys comme 60 millions de franchouillards. Le dernier carré de l'âme celtique et bretonne est tenu par les militants de la langue et de la culture populaire vivante (cercles et bagadou). Mais même dans ces cénacles on se baigne dans le petit provincialisme bourgeois qui ne coûte rien, on s'offusque aux mots "indépendance", "autonomie", "nationalisme". On reste le bétail arriéré des partis français qui d'intrigues en manoeuvres éradiquent bien qu'ils s'en défendent le génie celtique breton.

C'est donc aux bretons et plus spécialement aux patriotes de devenir des professionnels du combat pour la liberté. Cela sous entend la fin des égos de fermiers démesurés, la fin des circonvolutions qui justifient l'inaction, et appelle à une action déterminée et cohérente pour donner à Breizh la possibilité d'exister. C'est dans les domaines de l'économie que désormais le militantisme doit se glisser, pour évoluer vers une "économie politique" qui fournissent aux militants autant de réussite sociale et professionnelle que d'avancée concrètes dans la création d'une contre société bretonne et de sa future structure étatique.

Plutôt que de parler d'indépendance, créons là au quotidien en créant médias, entreprises, réseaux sociaux et politiques résolument nationalistes-indépendantistes et culturels. 

Qui empêche un patron breton d'employer des bretonnants et de leur réserver l'emploi en priorité ? 

Le monde a évolué et le jeu des partis est désormais clos. Ils n'ont plus d'avenir que s'ils incarnent le peuple concrètement, s'ils émanent de lui de sa société civile. Car c'est là l'enjeu en République Française, redonner à la société civile ses droits et débarrasser notre pays des "représentants" autoproclamés et cooptés par mille magouilles qui musèlent la voix du peuple.

Il nous faut notre presse à nous, nos ressources financières à nous, nos représentations à l'étranger à nous, nos réseaux d'entraides et de solidarité à nous, notre mouvement politique d'autodéfense enfin.

C'est au pied du mur que l'on voit le maçon. 

Houarneg Ar Meur

Aucun commentaire: