Les déclarations de Nicolas Sarkozy ont créé un torrent de réactions. Ouest France a mobilisé tout ce que les PDL comptent de jacobins cumulards et autres collectionneurs de prébendes technocratiques, sans évoquer les défenseurs de l'improbable "nation française".
Pays de la Loire
samedi 29 novembre 2008-Ouest France
Sarkozy et le devenir des Régions : nombreuses réactions
P. de Villiers : « Une Région Bretagne-Pays de Loire ».
Le Président n'a pas exclu l'hypothèse d'une fusion des Régions sur la base du volontariat (Ouest-France d'hier). Il s'est aussi interrogé sur la place de Nantes : en Pays de la Loire ou en Bretagne ? Le débat ne laisse pas insensible les élus régionaux !
Jacques Auxiette, président PS de la Région, n'était pas joignable hier. Dans son entourage, on indique « qu'il y a des sujets bien plus graves à traiter que de perdre son temps dans des polémiques stériles ».
Jean-Claude Boulard, maire PS du Mans. « En 1981, déjà, on parlait d'un rattachement de Nantes à la Bretagne. Je pensais que c'était classé. Nous nous étions accoutumés aux Pays de la Loire. S'il faut changer, Le Mans se dirigerait plutôt vers Tours, pour une région Centre. Si c'est la condition pour garder les départements, je préfère. »
Philippe de Villiers, président MPF du conseil général de Vendée. « J'approuve les déclarations du Président de la République. Une grande Région Bretagne-Pays de la Loire sera à la bonne échelle pour traiter les grands dossiers d'avenir. D'autant que nous avons entre nous un lien commun : l'océan. Un or bleu insuffisamment exploité. »
Joël Batteux, maire PS de Saint-Nazaire. « L'hypothèse soulevée par le Président est une provocation, à deux ans des élections régionales. C'est une question surannée, sauf à envisager de réunir trois, voire quatre Régions. »
Jean Arthuis, sénateur et président Union centriste du conseil général de la Mayenne. « Le débat Nantes-Rennes est très passionnel. Pour la petite histoire, je rappelle qu'en 1972, la Mayenne avait voté son rattachement à la Bretagne... Tout cela est loin. D'ailleurs, pour aller à Nantes, beaucoup de Mayennais passent par Rennes. La fusion entre les Régions n'est pas le vrai débat. Parlons plutôt de l'empilement des compétences. Qui doit faire quoi ? »
Guillaume Garot, député et maire PS de Laval. « Cette annonce est une manoeuvre de diversion. Nicolas Sarkozy agite un chiffon rouge. Aujourd'hui, la question n° 1 des Français est celle du pouvoir d'achat et du chômage. Là est l'urgence, pas dans la fusion des Pays de la Loire et de la Bretagne. »
« Il veut casser les régions ! »
Jean-Claude Antonini, maire PS d'Angers. « Le Président, en raison du spectacle que donne le Parti socialiste, croit ne plus avoir d'opposition. Ces oppositions viennent des Régions qui sont presque toutes à gauche. Et là, il veut les casser ! Sans compter que les Pays de la Loire, sans la Loire-Atlantique, n'existent plus ! Cela ressemble à un charcutage électoraliste. »
Jean-Luc Harousseau, leader de l'opposition de droite à la Région. « Je dis non à la question dépassée du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Je dis par contre oui à une fusion des Pays de la Loire et de la Bretagne, pour avoir une visibilité à l'échelle européenne et atteindre la masse critique néce ssaire, au plan économique, de la recherche et de l'université. »
Pierre Régnault, maire PS de La Roche. « Il faut des Régions plus puissantes, un renforcement du pouvoir des agglomérations. Mais cette réflexion mérite du temps, pas des discours de tribune et des conclusions tirées avant même que les commissions travaillent. On sent bien, chez le Président, des arrière-pensées électorales à l'encontre de Régions qui dérangent. »
Christophe Béchu, président UMP du conseil général du Maine-et-Loire. « Les Pays de la Loire avec la Bretagne, est-ce que c'est la seule solution ? Imaginez qu'on éclate l'actuelle Région, que se passe-t-il ? Je trouve intéressante la réflexion à haute voix du Président. Et ceux qui pensent que c'est pour affaiblir des Régions pour la plupart à gauche, se trompent. »
« Le problème est bien réel ! »
Patrick Mareschal, président PS du conseil général de Loire-Atlantique. « Le fait que Nicolas Sarkozy évoque la question de la Loire-Atlantique et de la Bretagne montre que le problème est bien réel, et que le combat mené depuis plus de trente ans n'est pas passé inaperçu. Maintenant, il faut voir si ce n'est pas de la poudre aux yeux. »
Jean-Marc Ayrault, député et maire PS de Nantes. « M. Sarkozy aime les dérivatifs. Ce qui préoccupe les Français, ce ne sont pas les débats institutionnels, qui ne sont pas d'actualité, auxquels je n'entends pas participer. Mais les questions économiques et sociales, dont le Président ne parle pas beaucoup. »
Roland du Luart, président UMP du conseil général de la Sarthe. « Il est certain que l'on se dirige vers un redécoupage des Régions. Pierre Mauroy proposait dix à douze Régions, je trouve que l'idée est bonne. La Sarthe ne se sentait pas toujours très bien en Pays de la Loire. Elle pourrait se regrouper, par exemple, avec la Mayenne, le Maine-et-Loire, l'Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher, pour constituer une Région Centre-Ouest. »
Gaspard NORRITO
On résumera ainsi:
Le crypto-sarkozyste De Villiers soit disant partisan de la "Vieille France" ne semble pas du tout intéressé à l'idée d'une Bretagne réunie sur base historique. On aurait pu croire que le vendéen était attaché aux "provinces"...C'est oublié qu'il est surtout un technocrate jacobin, donc de gauche, qui sous les atours du conservatisme le plus niais est un épicier à la petite semaine qui a horreur des peuples faisant de l'ombre à l'inexistante nation française qui l'a fait vicomte et président de conseil général. Là ou Nicolas Sarkozy évoquait une possible réunification, celui ci y voit "le grand ouest" qui aurait une "visibilité". C'est vrai que "l'ouest" e Europe est perçu par tous de la même façon. Heureusement l'individu ne pèse rien.
Auxiette lui est tétanisé à l'idée de perdre ses hochets et autres biberons juteux. On le comprend. A sa rescousse viennent les Batteux et Ayrault qui par les bobards traditionnels de la classe politique, expliquent benoîtement que la réunification est un faux problème. Vu la gêne engendrée, il a surtout l'air d'être leur plus gros problème du moment...
Les autres tout aussi tenus par l'intérêt du gros pognon et du pouvoir au niveau local sont pris de panique et évoquent des excuses aussi bidon les unes que les autres. Notamment la masse critique: la Bretagne avec ses 4 millions d'habitants pèsent autant que l'Irlande et plus que le Pays de Galles et a une forte visibilité. Bien plus qu'un Ouest mou qui serait une production tehcnocratique de plus.
Mais sur le fond leur réaction jacobine est naturelle, mais inutile: l'affaire ne concerne que les bretons du 44 et des autres départements et non les PDL, région fantomatique couteuse en propagande de légitimation. C'est cette perspective de disparition d'une entité administrative dont se nourrit une caste de politiciens professionnels et de technocrates qui sème la panique et suscite les oppositions mal argumentées.
Qu'importe nous avons le sentiment populaire pour nous et la dynamique. Mobilisons nous !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire