La LBDH dénonce la création et la mise en application du fichier Edvige, une dangereuse extension du fichage politico-policier des citoyens. Avec Edvige, « e »xploitation « d »ocumentaire et « v »alorisation de l'« i »nformation « g »énérale, il ne s'agit plus de ficher les auteurs d'infractions constatées, mais, comme pour la rétention de sûreté, de cibler ceux que l'on étiquette d'avance comme de futurs délinquants hypothétiques et cela dès l'âge de 13 ans.
Ce fichier est mis en place pour informer directement le gouvernement sur des individus engagés ou susceptibles de s'engager, entre autre, en fonction de leurs idées et de leurs engagements dans la vie associative.
Une nouveauté par rapport à son prédécesseur, le fichier des renseignements généraux qui, lui, avait pour rôle de permettre d'apprécier une situation politique, économique ou sociale dans le pays.
Hier en Bretagne, les parents qui demandaient que leurs enfants réalisent leur scolarité dans l'une des trois filières bilingues, Diwan Dihun ou DivYezh, étaient fichés. « Aujourd'hui c'est leurs enfants collégiens de 13 ans qui rentrent sur les fiches de la police. Comme leurs parents ils sont susceptibles de manifester avec eux pour que le droit d'apprendre leur langue soit respecté, donc de troubler l'ordre public. »
On est en droit de se demander quand va s'arrêter l'extension des atteintes aux libertés individuelles dans l'État français.« État français qui continue de donner des leçons sur les Droits de l'Homme quand ils sont bafoués, toujours loin de chez lui. »
Pour la LBDH M. Herjean
Source ABP
L'état français est un état de nature terroriste: il entend briser psychologiquement tout organe de la société civile susceptible de contester la légitimité de ses cadres. Il est détenteur d'une idéologie à caractère millénariste qui ne tolère pas la contestation. Les mesures de fichages on le voit vise de plus en plus clairement des individus en raison de leur appartenance supposée ou réelle à une appartenance culturelle, ce qui est donc de facto une mesure discriminatoire et raciste. C'est l'identité même des individus ciblés qui est perçue comme potentiellement criminogène, ce qui en dit long sur la radicalisation en cours au plus haut sommet de l'état.
Par ailleurs, ce sont des enfants qui sont visés, c'est donc par supputation et anticipation que l'on fiche des individus mineurs. Contrairement au droit le plus élémentaire, on ouvre de fait un fichier d'enquête sans crime avéré contre des mineurs pénalement irresponsables pour des motifs universellement reconnus comme appartenant à la dignité humaine: celui de connaître sa langue. Le tribunal révolutionnaire républicain du boucher Fouquier Tinville n'aurait pas agi autrement.
Il est impératif de communiquer ses faits en plus de les archiver. Cette mesure doit être en opposition totale avec les droits élémentaires de l'individu comme présentés dans la charte européenne des Droits de l'Homme. Nous encourageons la LDBH à agir auprès des instances européennes légitimes pour attaquer l'état français avec l'appui des parents concernés et des partis et associations bretonnes.
Ce fichage nous donne par ailleurs de précieuses informations sur l'état psychologique des dirigeants français: en fichant jusqu'à des enfants pour séparatisme potentiel à venir, ils démontrent que dans les sphères dirigeantes la paix civile et la stabilité sont loin d'être acquises. Nous estimons à War Sav Breizh que les revendications grandissantes des communautés musulmanes (dites "communautaristes"), la fragilisation des acquis sociaux, la précarisation grandissante de la classe moyenne et la persistance des séparatismes corse et basque sont des éléments jugés extrêmement dangereux et déstabilisateurs pour la caste dirigeante.
L'état français instaure progressivement et via des motifs fallacieux un état policier qui le fait renouer avec sa tradition jacobine première, celle de 1793 et de la criminalisation des dissidents. Loin d'être un mauvais signe, il ne laisse que le choix de la résistance et indique une situation très difficile pour le pouvoir. C'est l'objet du remaniement récent des services de renseignements intérieurs sous la direction d'un spécialiste de la répression en Corse et en Euskadi. Nous avons une confirmation de plus qu'être breton, corse ou basque est un crime en soit pour la République jacobine française.
Aux peuples concernés d'en tirer les leçons d'évidence.
Houarneg Ar Meur Commission Politique et Résistance Culturelle
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